Avec l’éclat de Jean-Paul Bordes, l’agonisant Empereur reprend la vigueur des conquérants, se débat contre les regrets, les peurs, et retrouve son humanité. Du grand art !
Une faible lumière chaude éclaire une villa antique, avec son bassin et son banc de pierre. L’Empereur romain Hadrien lave son corps, couvert d’une large toge blanche. Vieux et malade, au soir de sa vie, il sent venir l’urgence de la confession. Lettré, poète et philosophe, il a toujours préféré la paix à la guerre, même s’il pouvait se montrer cruel, s’attachant à structurer l’Empire romain et à encourager la culture. Laissant la carapace se fendre, le vieillard revient sur ses triomphes militaires, ses passions amoureuses. Premier chef d’œuvre et succès mondial de Marguerite Yourcenar, écrit en 1951, Mémoires d’Hadrien est une longue lettre que l’Empereur destine à Marc Aurèle, son petit-fils adoptif et potentiel successeur. Impérial, Jean-Paul Bordes lui donne vie, faisant corps avec cette écriture incandescente et cette figure légendaire.
