Une femme revit le passé, s’imagine le futur. Elle parle, elle est seule, ou pas, elle attend un homme. Le théâtre de Jon Fosse se construit sur la superposition des temps, créant un sentiment d’étrangeté.
La mystérieuse Dominique Reymond, qui illuminait L’Amante anglaise la saison dernière, nourrit ce texte de sa présence incandescente. De sa voix ensorcelante, à la fois grave et aérienne, elle nous fait ressentir cette sorte de drame existentiel commun à tous, silencieux et omniprésent.
C’est une parole de femme, désespérément accrochée à ses visions, ses errances verbales, son autodérision. Elle conjure sa solitude à coups de formules incantatoires répétées en boucle, prise dans une spirale de motifs récurrents. Son désarroi existentiel n’est pas sans drôlerie. Dans sa vie sans particularité s’est ouverte la béance d’un gouffre. Celui de l’absence. Un homme et une autre femme traversent son présent. Réalité ou fiction ? Pour Daniel Jeanneteau et Mammar Benranou, aborder l’écrivain norvégien aujourd’hui est le fruit d’une profonde nécessité. Une sorte de réponse à notre présent mutant et impérieux. Comme si, face aux urgences démesurées que nous vivons (sociales, politiques, écologiques, climatiques), la vie profonde devait se taire. Cette pièce, vibrante d’émotions intenses, ne nous donne pas la clé d’une énigme qu’il ne faut surtout pas chercher à résoudre. Il suffit d’être pleinement dans le temps de la représentation, et de s’y fondre.
C’est une parole de femme, désespérément accrochée à ses visions, ses errances verbales, son autodérision. Elle conjure sa solitude à coups de formules incantatoires répétées en boucle, prise dans une spirale de motifs récurrents. Son désarroi existentiel n’est pas sans drôlerie. Dans sa vie sans particularité s’est ouverte la béance d’un gouffre. Celui de l’absence. Un homme et une autre femme traversent son présent. Réalité ou fiction ? Pour Daniel Jeanneteau et Mammar Benranou, aborder l’écrivain norvégien aujourd’hui est le fruit d’une profonde nécessité. Une sorte de réponse à notre présent mutant et impérieux. Comme si, face aux urgences démesurées que nous vivons (sociales, politiques, écologiques, climatiques), la vie profonde devait se taire. Cette pièce, vibrante d’émotions intenses, ne nous donne pas la clé d’une énigme qu’il ne faut surtout pas chercher à résoudre. Il suffit d’être pleinement dans le temps de la représentation, et de s’y fondre.
