Héroïne d’un chef-d’œuvre de la littérature, Emma Bovary a rapidement eu le statut de mythe féminin réfugié dans ses rêves. Mais cette consécration n’occulte-t-elle pas la vraie figure du personnage ?
Christophe Honoré explore, en compagnie de sa troupe d’acteurs fidèles, les contours de ce personnage à qui on a volé sa vie. Sur la scène du théâtre, il convoque le cirque et le cinéma pour faire entendre les mœurs de province décrites par Gustave Flaubert. Il confie à Ludivine Sagnier le rôle de cette femme si mystérieuse, dont l’aspiration à se forger un destin demeure un poignant scandale.
Emma est une femme encerclée par les hommes. Mari, amants, créancier, c’est un ballet incessant autour d’elle. Toujours manipulée, jamais elle n’a vraiment choisi. La pesante glu enrobe d’ennui la trop tranquille vie de province et suscite l’envie de s’échapper. Même si c’est pour passer d’une dépendance à l’autre. Dans un dispositif scénique évocateur de la piste circulaire, une troupe sous la direction d’une Mme Loyale rejoue avec Emma les épisodes de sa vie. Mais elle est là, sans le sou, ruinée. Et l’on joue sa vie en pantomime. Plus tard, quand elle aura enfin la parole, elle pourra livrer sa version, se réapproprier son existence affirmant sa subjectivité, sa sensualité et sa liberté. Cinéaste autant que dramaturge, Christophe Honoré filme aussi. Au plus près, à l’affût du grain de la peau, il traque l’infime tressaillement, celui qui dévoile ce qui ne se dit pas.
Emma est une femme encerclée par les hommes. Mari, amants, créancier, c’est un ballet incessant autour d’elle. Toujours manipulée, jamais elle n’a vraiment choisi. La pesante glu enrobe d’ennui la trop tranquille vie de province et suscite l’envie de s’échapper. Même si c’est pour passer d’une dépendance à l’autre. Dans un dispositif scénique évocateur de la piste circulaire, une troupe sous la direction d’une Mme Loyale rejoue avec Emma les épisodes de sa vie. Mais elle est là, sans le sou, ruinée. Et l’on joue sa vie en pantomime. Plus tard, quand elle aura enfin la parole, elle pourra livrer sa version, se réapproprier son existence affirmant sa subjectivité, sa sensualité et sa liberté. Cinéaste autant que dramaturge, Christophe Honoré filme aussi. Au plus près, à l’affût du grain de la peau, il traque l’infime tressaillement, celui qui dévoile ce qui ne se dit pas.